Convalescence

/
0 Commentaire(s)

Convalescence



pleine de gestes mal assurés et appuyés, désireux de lâcher tous ses soutiens, la convalescence de soi-même, abandonner l’hiver et laisser les feuilles tomber. Les cheveux devant les yeux on a l’air de supplier toute chose. « pitié », au bout de l’épreuve, on crie sa pitié à qui veut bien l’ignorer. On sent que ça repousse à l’intérieur de soi et c’est presque plus douloureux que la douleur elle-même car l’esprit a oublié cette sensation de vie. Quant au corps il doit retourner la chercher, loin profondément, jusqu’au plus profond des tissus mouillés qui conservent une goutte de cette sensualité vitale qui repousse doucement, égratignant millimètre par millimètre chaque obstacle physiologique.
Alors, on se relève au milieu de tout. Tout n’est qu’un violon criard, aux sons horribles et grinçants nous ordonnant de marcher sur des mollets désossés. Le travail se fait en silence, sans qu’on lui ordonne quoi que ce soit, la roue tourne sans que tu puisses la voir. Marche, un pied à côté de l’autre, un pied devant l’autre. Doucement, fragilement, caressant le sol, tes pieds fondent sur eux-mêmes pour n’être qu’une flaque qui te fait glisser droit sur l’horizon.

Il y avait ce ton précis et juste qui la retenait dans chaque geste. Il y avait ses regards performatifs qui la figeaient dans sa peau ; elle sentait soudainement toutes les coutures de ses sous-vêtements lui griffer les pores. Ses hanches et son aine la grattaient, les agrafes de son soutien-gorge lui cisaillaient la colonne vertébrale. Sa poitrine devint chaude et tendue, ses mains fourmillaient. Ses yeux ne savaient s’ils devaient pleurer ou s’amuser. La vie se réveillait à l’intérieur de son sépulcre.



Aucun commentaire: