Tout ce que je perds

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Tout ce que je perds



Tout ce que je perds. Tous les fluides atomiques. Toutes les âmes, tout le temps des arbres, tous les baisers rêvés.. Tout ce que je perds. Le scalpel coupe la peau en deux pour que je perde encore plus. Perdre, perdre... Retenir. Tout ce que je perds comme visions dans tes yeux qui n'existent pas. Spirales de serpents ensanglantés qui disparaissent dans le trou noir. Tous ces maelstroms d'ombres incrustés sur ton front déçu. 
Tout ce que tu perds. Mes amours et mes envies. Tout ce que je suis, c'est tout, ce que tu perds. La vraie main d'une amie, et le rire d'un amour. Tout ce que tu as perdu. Mon éternité qui t'enveloppait en suivant les lignes de ton cerveau. Tu perds mon cœur, c'est tout. 
Tout ce que je perds pour rêver un peu de toi. Du temps au dessus de la casserole, du temps en pédalant, du temps par la fenêtre et du temps en regardant les enfants jouer. Tout pour ne pas perdre un peu de toi, même si je dois tout perdre en moi. 
Tout ce que tu perds en ne regardant plus vers moi. La douceur du matin. La bienveillance du soir. Tu perds la tendresse de ta poche. Tout dégouline de toi pour revenir vers moi. Tu me perds de toi. Fluide, silhouette adorée, fluide en moi. A force, à force, c'est la complète disparition. Je te guillotine, tu perds ta tête et je garde ton cœur pour l'enterrer dans un trou, comme un chien enterre son os. Un garde-aimer pour l'hiver. J'ai perdu. Vide intérieur. J'essaierais d'y mettre ton cœur fermenté à la place ; un mort reposant sous ma poitrine. Tu as gagné. Mes mots.

L.R.F.


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